Isis germanique

Sur l'identité de l'Isis « navale » mentionnée par Tacite dans « Allemagne », une véritable querelle s'est ouverte entre ceux qui la considèrent comme une importation romaine -- qui aurait son reflet dans la pratique du "Navigium Isidis" - e qui, comme Georges Dumézil, la considère comme liée à une déesse germanique originale, Freyja ou Nerthus. Mais, au-delà des dénominations, la catégorie à laquelle on peut attribuer la déesse est la plus large des Grandes Déesses de la période archaïque, dont Rhéa et Cybèle.

La magie de la Mainarde : sur les traces du Janare et de l'Homme Cerf

Une visite à Castelnuovo al Volturno, dans le Molise, nous permet de donner un visage aux personnages du folklore local, les Janare et "Gl'Cierv", et de reprendre certains aspects mythiques et traditionnels centraux de Cultes cosmiques-agraires de l'ancienne Eurasie.

De Pan au Diable : la « diabolisation » et la suppression des anciens cultes européens

di Marco Maculotti
couverture : Arnold Böcklin, « Pan, the Syrinx-Blowing », 1827

Nous avons déjà eu l'occasion de voir que, dans les premiers siècles de notre ère et même à l'époque médiévale, le cd. "Paganisme rural" il maintint sa diffusion inchangée, surtout dans les régions les plus éloignées des grands centres habités. Saint Maxime a noté que "au IVe siècle (...) les premiers missionnaires passaient de ville en ville et répandaient rapidement l'Evangile sur une très grande superficie, mais ils n'ont même pas touché la campagne environnante», ajoutant ensuite que « même aux Ve et VIe siècles, alors que la plupart d'entre eux étaient convertis depuis longtemps, en Gaule et en Espagne l'Église, comme le montrent les canons répétés des conciles de l'époque, rencontrait de grandes difficultés à supprimer les rites anciens avec lesquels les paysans depuis des temps immémoriaux ont évité les fléaux e ils augmentaient la fertilité des troupeaux et des champs"[AA Barb, cit. dans Centini, p.101].

Cycles cosmiques et régénération du temps : rites d'immolation du "Roi de l'année ancienne"

di Marco Maculotti


Mircea Eliade écrit que "la principale différence entre l'homme des sociétés archaïques et traditionnelles et l'homme des sociétés modernes, fortement marquées par le judéo-christianisme, consiste dans le fait que le premier se sent solidaire du cosmos et des rythmes cosmiques, tandis que le second est considéré comme solidaire uniquement avec l'histoire" [Eliade (1), p.5
]. Cette "vie cosmique" est reliée au microcosme par une "correspondance structurelle de plans hiérarchisés" qui "constituent ensemble la loi harmonique universelle dans laquelle l'homme est intégré" [Sanjakdar, p.155].

L'homme archaïque tenait surtout compte des solstices et des équinoxes, ainsi que des dates qui les séparaient : on croyait qu'en ces jours particuliers, qui marquaient le passage d'une phase du cycle à la suivante de la "roue de l'année", l'énergie du cosmos coulait plus librement, et donc ils ont choisi ces dates pour accomplir leurs propres rituels. Ici nous nous intéressons surtout à certaines dates entre le solstice d'hiver et l'équinoxe de printemps, c'est-à-dire la phase calendaire dans laquelle le Soleil apparaît mourir: la soi-disant « crise du solstice » ou « crise hivernale ».