"True Detective", entre réalisme fantastique et métapolitique

Vous pouvez écouter en pièce jointe notre intervention lors de la visioconférence d'hier soir, "Métapolitique des séries TV" pour GRECE Italie, centrée sur les implications ésotériques de la première saison "True Detective" de Nic Pizzolatto, dont nous avons déjà eu l'occasion de parler sur nos pages .


Fous, chamans, gobelins : liminalité, altérité et inversion rituelle

La situation périphérique du Folle/Buffone/Bouffon de l'époque médiévale le rattache, ainsi qu'au Chamane archaïque, à d'autres personnages liminaux du mythe et du folklore, tels que l'Homme Sauvage, Arlequin, le Génie Cocu et plus généralement à tous cette catégorie d'entités sauvages reliées d'une part aux démons de la végétation et d'autre part à la sphère fonctionnelle du rêve et de la mort. En ce qui concerne le rituel, la Folle doit être considérée comme liée à la soi-disant "inversion rituelle" qui a été effectuée pendant les Saturnales romaines et pendant tous ces rituels de marche collective de type Charivari dont les "Feste dei Folli" étaient né au Moyen Âge et le Carnaval moderne.


"Le Père Noël exécuté", ou l'éternel retour d'un rite immortel

Avec un essai au titre provocateur, "Le Père Noël exécuté", Claude Lévi-Strauss s'inspire d'un fait divers insolite de son époque - la pendaison et l'holocauste d'une marionnette du Père Noël par le clergé dijonnais - pour arriver à comprendre le "vrai sens de Noël", basé sur la relation réciproque entre le monde des enfants et celui des morts. La méthode utilisée à cet effet est une approche synchronique et conflictuelle avec les sociétés extra-européennes.

Cycles cosmiques et régénération du temps : rites d'immolation du "Roi de l'année ancienne"

di Marco Maculotti


Mircea Eliade écrit que "la principale différence entre l'homme des sociétés archaïques et traditionnelles et l'homme des sociétés modernes, fortement marquées par le judéo-christianisme, consiste dans le fait que le premier se sent solidaire du cosmos et des rythmes cosmiques, tandis que le second est considéré comme solidaire uniquement avec l'histoire" [Eliade (1), p.5
]. Cette "vie cosmique" est reliée au microcosme par une "correspondance structurelle de plans hiérarchisés" qui "constituent ensemble la loi harmonique universelle dans laquelle l'homme est intégré" [Sanjakdar, p.155].

L'homme archaïque tenait surtout compte des solstices et des équinoxes, ainsi que des dates qui les séparaient : on croyait qu'en ces jours particuliers, qui marquaient le passage d'une phase du cycle à la suivante de la "roue de l'année", l'énergie du cosmos coulait plus librement, et donc ils ont choisi ces dates pour accomplir leurs propres rituels. Ici nous nous intéressons surtout à certaines dates entre le solstice d'hiver et l'équinoxe de printemps, c'est-à-dire la phase calendaire dans laquelle le Soleil apparaît mourir: la soi-disant « crise du solstice » ou « crise hivernale ».