Rituel, rythme et contre-rythme : le cas de deux carnavals alpins

Fous, chamans, gobelins : liminalité, altérité et inversion rituelle

La situation périphérique du Folle/Buffone/Bouffon de l'époque médiévale le rattache, ainsi qu'au Chamane archaïque, à d'autres personnages liminaux du mythe et du folklore, tels que l'Homme Sauvage, Arlequin, le Génie Cocu et plus généralement à tous cette catégorie d'entités sauvages reliées d'une part aux démons de la végétation et d'autre part à la sphère fonctionnelle du rêve et de la mort. En ce qui concerne le rituel, la Folle doit être considérée comme liée à la soi-disant "inversion rituelle" qui a été effectuée pendant les Saturnales romaines et pendant tous ces rituels de marche collective de type Charivari dont les "Feste dei Folli" étaient né au Moyen Âge et le Carnaval moderne.


Les "Ghost Riders", la "Chasse-Galerie" et le mythe de la Chasse Sauvage

Il paraît que dans les nuits qui suivent le solstice d'hiver du 21 décembre, le rideau qui sépare le monde des vivants de celui des morts devient plus impalpable et qu'il est possible de se heurter à une horde terrible et bruyante, qui traverse le ciel avec grand rugissement : il y a là des chiens qui aboient, des chevaux au galop, des chasseurs émaciés aux yeux hantés, décidés à chasser le cerf et le gibier dans une évasion éternelle et désespérée à la fois. Voir ce spectacle terrifiant est un présage de catastrophes et de malheur.

(image : Henri Lievens, "Chasse sauvage")


«Un le vieux cow-boy est sorti à cheval par une morne journée venteuse / s'est reposé sur une crête alors qu'il allait chercher son route». Ainsi commence l'une des plus belles et célèbres chansons country de tous les temps :  (Ghost) Riders in the Sky: Une légende de cow-boy.

De Pan au Diable : la « diabolisation » et la suppression des anciens cultes européens

di Marco Maculotti
couverture : Arnold Böcklin, « Pan, the Syrinx-Blowing », 1827

Nous avons déjà eu l'occasion de voir que, dans les premiers siècles de notre ère et même à l'époque médiévale, le cd. "Paganisme rural" il maintint sa diffusion inchangée, surtout dans les régions les plus éloignées des grands centres habités. Saint Maxime a noté que "au IVe siècle (...) les premiers missionnaires passaient de ville en ville et répandaient rapidement l'Evangile sur une très grande superficie, mais ils n'ont même pas touché la campagne environnante», ajoutant ensuite que « même aux Ve et VIe siècles, alors que la plupart d'entre eux étaient convertis depuis longtemps, en Gaule et en Espagne l'Église, comme le montrent les canons répétés des conciles de l'époque, rencontrait de grandes difficultés à supprimer les rites anciens avec lesquels les paysans depuis des temps immémoriaux ont évité les fléaux e ils augmentaient la fertilité des troupeaux et des champs"[AA Barb, cit. dans Centini, p.101].