Autobiographie spirituelle

La transcription de deux longs entretiens parus en 1969 et 1971, ainsi que trois articles publiés dans "Ur", intègrent et complètent le tableau autobiographique de Julius Evola, que le philosophe romain avait déjà exposé dans son ouvrage de 1963 "Le chemin du cinabre". Dans les textes ici rassemblés, Evola oscille avec une grande aisance des lectures de jeunesse aux études de mathématiques, du futurisme au dadaïsme, de ses relations avec Guénon aux petits portraits de personnalités illustres avec lesquelles il était en bons termes, comme Marinetti et Ezra Pound.

Cycles cosmiques et régénération du temps : rites d'immolation du "Roi de l'année ancienne"

di Marco Maculotti


Mircea Eliade écrit que "la principale différence entre l'homme des sociétés archaïques et traditionnelles et l'homme des sociétés modernes, fortement marquées par le judéo-christianisme, consiste dans le fait que le premier se sent solidaire du cosmos et des rythmes cosmiques, tandis que le second est considéré comme solidaire uniquement avec l'histoire" [Eliade (1), p.5
]. Cette "vie cosmique" est reliée au microcosme par une "correspondance structurelle de plans hiérarchisés" qui "constituent ensemble la loi harmonique universelle dans laquelle l'homme est intégré" [Sanjakdar, p.155].

L'homme archaïque tenait surtout compte des solstices et des équinoxes, ainsi que des dates qui les séparaient : on croyait qu'en ces jours particuliers, qui marquaient le passage d'une phase du cycle à la suivante de la "roue de l'année", l'énergie du cosmos coulait plus librement, et donc ils ont choisi ces dates pour accomplir leurs propres rituels. Ici nous nous intéressons surtout à certaines dates entre le solstice d'hiver et l'équinoxe de printemps, c'est-à-dire la phase calendaire dans laquelle le Soleil apparaît mourir: la soi-disant « crise du solstice » ou « crise hivernale ».