Gustav Meyrink : "Le visage vert"

« Les faits de la vie de Meyrink sont moins problématiques que son œuvre… Munich, Prague et Hambourg se sont partagé les années de sa jeunesse. On sait qu'il était employé de banque et qu'il abhorrait ce métier. On sait aussi qu'il tenta deux revanches ou deux formes d'évasion : l'étude confuse des « sciences occultes » confuses et la composition d'écrits satiriques ». Avec ces mots, en 1938, Borges présente sans crainte aux lecteurs argentins Meyrink, l'auteur de rêves par excellence, dans lequel se déroule la rencontre fatale entre l'occultisme et le feuilleton. Et c'est dans la Face Verte que Meyrink atteint l'apogée de son art de "romancier chimérique" et de son style "admirablement visuel" - et l'apogée de son cabotinage, si par ce mot on entend une étonnante capacité à insuffler la vie narrative dans les images ésotériques les plus ardues : en l'occurrence la légende du visage vert, c'est-à-dire le visage évanescent de celui qui détient « les clés des secrets de la magie » et, immortel, est resté sur terre pour rassembler les élus ». [couverture arrière édition italienne Adelphi]

Le Royaume Souterrain (F. Ossendowski, "Bêtes, Hommes, Dieux")

(Extrait de FA Ossendowski, «Bêtes, Hommes, Dieux : le mystère du Roi du Monde", Cap. XLVI)

La Mongolie, avec ses montagnes nues et terribles, ses plaines sans limites parsemées des ossements perdus des ancêtres, a donné naissance au Mystère. Son peuple, effrayé par les passions orageuses de la nature ou bercé par sa paix de mort, ressent son mystère. Ses Lamas "Rouges" et "Jaunes" ils préservent et rendent poétique son mystère. Les papes de Lhassa et d'Urga le savent et le possèdent. J'ai rencontré le "Mystère des Mystères" pour la première fois lors d'un voyage à travers l'Asie centrale, et je ne peux pas lui donner un autre nom. Au début je n'y ai pas accordé beaucoup d'attention et je ne lui ai pas donné l'importance que je me suis rendu compte par la suite qu'elle méritait, je ne m'en suis rendu compte qu'après avoir analysé et comparé de nombreux indices sporadiques, vagues et souvent contradictoires. Les anciens de la rive de la rivière Amyl m'ont raconté une ancienne légende selon laquelle une certaine tribu mongole, pour échapper aux prétentions de Gengis Khan, s'était cachée dans un pays souterrain. Plus tard, un Soyot venu des environs du lac de Nogan Kul m'a montré la porte fumante qui sert d'entrée au "Royaume d'Agharti". Par cette porte, un chasseur du passé était entré dans le Royaume et, après son retour, il commença à raconter ce qu'il y avait vu. Les Lamas lui coupèrent la langue pour l'empêcher de raconter le Mystère des Mystères. Atteint d'un âge avancé, il revint à l'entrée de cette grotte et disparut dans le royaume souterrain dont le souvenir avait orné et illuminé son cœur de nomade. J'ai reçu des informations plus réalistes à ce sujet de Hutuktu Jelyb Djamsrap à Narabanchi Kure. Il m'a raconté l'histoire semi-réaliste de l'arrivée du puissant Roi du Monde des enfers, de son apparition, de ses miracles et de ses prophéties ; et alors seulement j'ai commencé à comprendre que dans cette légende, l'hypnose ou la vision de masse, quelle qu'elle soit, cache non seulement le mystère mais une force réaliste et puissante capable d'influencer le cours de la vie politique en Asie. Depuis ce temps, j'ai commencé à mener des enquêtes. Le Gelong Lama préféré du prince Chultun Beyli et le prince lui-même m'ont donné un compte rendu du royaume souterrain.

Hanns Hörbiger : la théorie de la glace cosmique

D'après Louis Pauwels et Jacques Bergier «Le matin des sorciers», Partie II, chap. TU

La glace et le feu, la répulsion et l'attraction se combattent éternellement dans l'Univers. Cette lutte entraîne la vie, la mort et la perpétuelle renaissance du cosmos. Un écrivain allemand, Elmar Brugg, a écrit un ouvrage à la louange de Hörbiger en 1952, dans lequel il dit :

« Aucune des doctrines qui expliquent l'Univers n'a mis en jeu le principe de contradiction, de la lutte de deux forces opposées, dont pourtant l'âme de l'homme se nourrit depuis des millénaires. Le mérite éternel de Hörbiger est de ressusciter puissamment le savoir intuitif de nos ancêtres à travers l'éternel conflit du feu et de la glace, chanté par l'Edda. Il a exposé ce conflit aux yeux de ses contemporains. Il a donné la base scientifique à cette image grandiose du monde liée au dualisme de la matière et de la force, de la répulsion qu'elle disperse et de l'attraction qu'elle unit. »