Roerich, Gurdjieff, Blavatsky : les secrets du désert de Gobi

Lors de l'expĂ©dition de 1927 en Asie centrale, le peintre et explorateur russe Nicolas Roerich se dirige vers le dĂ©sert de Gobi, en Mongolie, en traversant le marais salĂ© de Qaidam (Tsaidam). Traditions rapportĂ©es par Madame Blavatsky et Georges Ivanovič Gurdjieff, ainsi que les rĂ©cits du folklore local, disaient qu'il s'agissait du site d'une ancienne mer, au sein de laquelle se sont transmises des civilisations avancĂ©es, aujourd'hui oubliĂ©es, et des citĂ©s lĂ©gendaires, aujourd'hui ensevelies sous les sables.

BĂȘtes, Hommes, Dieux

Le récit de voyage de Ferdinand Ossendowski à travers l'Asie centrale est un précieux témoignage des bouleversements géopolitiques du début des années 900, mais ce qui ressort surtout, ce sont les croyances « magiques » et les superstitions ataviques des hautes terres himalayennes.

La religiosité de von Ungern-Sternberg : entre bouddhisme, chamanisme et christianisme

di Amodio de la guerre

Il y a des personnages que l'histoire met en veilleuse. La Grande Histoire, celle avec un "S" majuscule, celle enseignĂ©e Ă  l'Ă©cole, au lycĂ©e, Ă  l'universitĂ©, marginalise, oublie, exclut ces personnages. Je n'ai jamais trouvĂ© le nom de Roman FĂ«dorovič Nicolaus von Ungern-Sternberg dans ces encyclopĂ©dies "Ă  la mode", dans les livres "officiels", dans les manuels universitaires. Quand on parle de la guerre civile russe, et surtout de l'armĂ©e blanche, les noms de l'amiral sont toujours mentionnĂ©s Koltchak, des gĂ©nĂ©raux Vrangel ', Kornilov, DĂ©nikine, mais je n'ai jamais entendu parler du nom "von Ungern-Sternberg".

Reportage photo de voyage : Mongolie du Nord (partie II)

(suit de partie I)

« Pays de montagnes nues, de plaines chauffĂ©es par le soleil et glacĂ©es par le froid, oĂč rĂšgnent les maladies du bĂ©tail et des hommes, peste, charbon et variole ; terre de sources chaudes et de cols montagneux gardĂ©s par des dĂ©mons, de lacs sacrĂ©s regorgeant de poissons ; terre de loups, d'espĂšces rares de cerfs et de mouflons, de millions de marmottes, de chevaux, d'Ăąnes et de chameaux sauvages, de tous les animaux qui n'ont jamais connu la bride, terre de chiens fĂ©roces et d'oiseaux de proie qui dĂ©vorent les cadavres que les gens abandonnent dans le plaines : telle est la Mongolie.

Patrie des peuples qui disparaissent et voient blanchir au soleil les os calcinĂ©s de leurs ancĂȘtres, des peuples qui ont conquis la Chine, le Siam, le nord de l'Inde et la Russie, et dont les poitrines se sont heurtĂ©es aux lances de fer des chevaliers polonais qui dĂ©fendaient alors la chrĂ©tientĂ© invasion de l'Asie nomade et sauvage : telle est la Mongolie.

Une terre d'une grande richesse naturelle qui ne produit rien, a besoin de tout et semble souffrir de tous les maux et cataclysmes du monde : telle est la Mongolie. "

(FA Ossendowski, "BĂȘtes, hommes, dieux", chap. XVII, "MystĂ©rieuse Mongolie")

Reportage photo de voyage : Mongolie du Nord (partie I)

« Au cƓur de l'Asie se trouve l'infinie, mystĂ©rieuse et riche Mongolie. Des pentes enneigĂ©es du Tian Shan et des sables brĂ»lants de l'ouest de Zungaria aux contreforts boisĂ©s des monts SaĂŻan et de la Grande Muraille de Chine, il s'Ă©tend sur une immense partie de l'Asie centrale. Berceau d'innombrables peuples, histoires et lĂ©gendes; patrie des conquĂ©rants sanguinaires qui ont laissĂ© leurs capitales couvertes par le sable du Gobi, leurs anneaux mystĂ©rieux et les anciennes lois des nomades ; terre de moines et de dĂ©mons malĂ©fiques, de tribus errantes administrĂ©es par les Khans, descendants de Gengis Khan et de Kublai Khan : telle est la Mongolie.

Quartier mystérieux des cultes de Rama, Sakiamuni, Djonkapa et Paspa, cultes gardés par le Bouddha vivant, Bouddha incarné dans la personne divine du troisiÚme dignitaire de la religion lamaïste, Bogdo Gheghen a Ta Kure ou Urga ; terre de mystérieux guérisseurs, prophÚtes, sorciers, devins et sorciÚres; patrie du symbole de la croix gammée; un pays qui n'a pas oublié les pensées des grandes puissances qui régnaient jadis sur l'Asie et la moitié de l'Europe : telle est la Mongolie. "

(FA Ossendowski, "BĂȘtes, hommes, dieux", incipit ch. XVII, "MystĂ©rieuse Mongolie")

Le Royaume Souterrain (F. Ossendowski, "BĂȘtes, Hommes, Dieux")

(Extrait de FA Ossendowski, «BĂȘtes, Hommes, Dieux : le mystĂšre du Roi du Monde", Cap. XLVI)

La Mongolie, avec ses montagnes nues et terribles, ses plaines sans limites parsemĂ©es des ossements perdus des ancĂȘtres, a donnĂ© naissance au MystĂšre. Son peuple, effrayĂ© par les passions orageuses de la nature ou bercĂ© par sa paix de mort, ressent son mystĂšre. Ses Lamas "Rouges" et "Jaunes" ils prĂ©servent et rendent poĂ©tique son mystĂšre. Les papes de Lhassa et d'Urga le savent et le possĂšdent. J'ai rencontrĂ© le "MystĂšre des MystĂšres" pour la premiĂšre fois lors d'un voyage Ă  travers l'Asie centrale, et je ne peux pas lui donner un autre nom. Au dĂ©but je n'y ai pas accordĂ© beaucoup d'attention et je ne lui ai pas donnĂ© l'importance que je me suis rendu compte par la suite qu'elle mĂ©ritait, je ne m'en suis rendu compte qu'aprĂšs avoir analysĂ© et comparĂ© de nombreux indices sporadiques, vagues et souvent contradictoires. Les anciens de la rive de la riviĂšre Amyl m'ont racontĂ© une ancienne lĂ©gende selon laquelle une certaine tribu mongole, pour Ă©chapper aux prĂ©tentions de Gengis Khan, s'Ă©tait cachĂ©e dans un pays souterrain. Plus tard, un Soyot venu des environs du lac de Nogan Kul m'a montrĂ© la porte fumante qui sert d'entrĂ©e au "Royaume d'Agharti". Par cette porte, un chasseur du passĂ© Ă©tait entrĂ© dans le Royaume et, aprĂšs son retour, il commença Ă  raconter ce qu'il y avait vu. Les Lamas lui coupĂšrent la langue pour l'empĂȘcher de raconter le MystĂšre des MystĂšres. Atteint d'un Ăąge avancĂ©, il revint Ă  l'entrĂ©e de cette grotte et disparut dans le royaume souterrain dont le souvenir avait ornĂ© et illuminĂ© son cƓur de nomade. J'ai reçu des informations plus rĂ©alistes Ă  ce sujet de Hutuktu Jelyb Djamsrap Ă  Narabanchi Kure. Il m'a racontĂ© l'histoire semi-rĂ©aliste de l'arrivĂ©e du puissant Roi du Monde des enfers, de son apparition, de ses miracles et de ses prophĂ©ties ; et alors seulement j'ai commencĂ© Ă  comprendre que dans cette lĂ©gende, l'hypnose ou la vision de masse, quelle qu'elle soit, cache non seulement le mystĂšre mais une force rĂ©aliste et puissante capable d'influencer le cours de la vie politique en Asie. Depuis ce temps, j'ai commencĂ© Ă  mener des enquĂȘtes. Le Gelong Lama prĂ©fĂ©rĂ© du prince Chultun Beyli et le prince lui-mĂȘme m'ont donnĂ© un compte rendu du royaume souterrain.