Mircea Eliade: "Cycles cosmiques et histoire"

"Même dans le cadre des trois grandes religions iranienne, juive et chrétienne, qui ont limité la durée du cosmos à un certain nombre de millénaires, et affirment que l'histoire cessera définitivement in illo tempore, il reste des traces de l'antique doctrine de la régénération périodique de l'histoire » : Doctrine très ancienne qu'Eliade, dans son essai « Le mythe de l'éternel retour », retrouve dans la tradition babylonienne, hindoue, bouddhique, germanique et hellénique.

G. de Santillana : « Histoire à réécrire ». Réflexions sur "l'ancien destin" et "l'affliction moderne"

(photo : Gilbert Bayes, Ananke, sculptures)

Extrait de l'essai de Giorgio de Santillana «Histoire à réécrire", Écrit en 1968 et publié l'année suivante par le Massachusetts Institute of Technology, plus tard (1985) traduit et publié en Italie par Adelphi dans la collection d'écrits intitulée"Destin antique et destin moderne».

Préface et notes de Marco Maculotti. Nos italiques.

Une science en lambeaux : survie des doctrines du temps cyclique du Timée à l'Apocalypse

di Andréa Casella
couverture : William Blake, illustration pour la Divine Comédie de Dante Alighieri

Dans le premier article de ce cycle [cf. Le temps cyclique et sa signification mythologique : la précession des équinoxes et le tétramorphe], nous avons dit qu'à intervalles réguliers, du fait de la précession, des alternances de constellations se produisent aux quatre points cardinaux de l'année. C'est la raison pour laquelle les textes sacrés parlent de certaines "catastrophes" qui déterminent une certaine "submersion" d'une ancienne "terre" et la montée d'une nouvelle (au moins jusqu'à un certain moment de l'histoire). Chaque âge du monde a sa "terre", c'est-à-dire son plan écliptique, délimité par les équinoxes et les solstices, qui émerge de la "mer", c'est-à-dire du plan de démarcation de l'équateur céleste. Lorsque les points de l'année sont déterminés par d'autres constellations, une nouvelle "terre" s'élève à l'horizon, tandis que l'ancienne s'enfonce sous le niveau de la mer.