La vraie nature de l'homme vert

Motif ornemental d'abord dans les miniatures médiévales, puis dans l'architecture chrétienne britannique et germanique, le symbole de "l'Homme vert" est un véritable mystère, car bien qu'apparemment né à l'ère chrétienne il est sans doute porteur de symboliques "païennes" sur la perpétuelle renaissance de l'âme végétative de la nature et de tout le cosmos.

Hildegarde de Bingen, la Sibylle du Rhin

Dans le déclin d'un monde gouverné uniquement par les hommes, une religieuse intrépide à l'esprit guerrier n'hésite pas à fouetter la conscience des papes et des empereurs. Mystique et prophétesse, théologienne et philosophe, chef et prédicateur, compositrice et médecin, celle d'Hildegarde de Bingen est l'une des voix les plus originales du XIIe siècle. Retraçons ensemble les événements aventureux.

Considérations sur la question de la hiérolangue au Moyen Âge (I)

La véritable origine du langage verbal est un mystère qui se perd dans les brumes du passé le plus lointain de l'humanité. Ce thème universel et transversal (qui est lié à celui du pouvoir arcanique de la parole et en particulier de l'évocation des Noms Divins) dans la civilisation occidentale a fait l'objet d'une réflexion spéculative et théologique depuis l'époque de la philosophie grecque, maintenant sa centralité également dans la culture philosophique du Moyen Âge chrétien.

René Guénon : "La symbolique du théâtre"

On peut dire que le théâtre est un symbole de la manifestation, dont il exprime de la manière la plus parfaite possible le caractère illusoire ; et ce symbolisme peut être considéré soit du point de vue de l'acteur, soit de celui du théâtre lui-même. L'acteur est un symbole du "Moi", ou plutôt de la personnalité, qui se manifeste à travers une série indéfinie d'états et de modalités, qui peuvent être considérées comme autant de parties différentes ; et il faut noter l'importance que l'usage ancien du masque avait pour la parfaite exactitude de ce symbolisme.

Le Merveilleux au Moyen Age : les « mirabilia » et les apparitions des « exercitus mortuorum »

Un aperçu de la façon dont le Merveilleux et l'irrationnel ont survécu à l'avènement du christianisme dans la culture populaire, avec un accent particulier sur les apparitions des morts et surtout de "l'armée furieuse", dont la discussion se poursuivra dans deuxième partie de cette étude approfondie

Les enlèvements des Fées : le "changeling" et le "renouveau de la lignée"

Notre cycle "Magonia" se poursuit par une analyse des récits d'enlèvements d'êtres humains par les "peuples féeriques", avec une attention particulière au phénomène dit du "changeling", les enlèvements de bébés et de nourrices, l'hypothèse du "Renouveau du lignage féérique » et, enfin, une confrontation avec les soi-disant « enlèvements extraterrestres ».

Les benandanti frioulans et les anciens cultes européens de la fertilité

di Marco Maculotti
couverture : Luis Ricardo Falero, «Sorcières allant à leur sabbat", 1878).


Carlo Ginzburg (né en 1939), spécialiste renommé du folklore religieux et des croyances populaires médiévales, publié en 1966 comme son premier ouvrage Les Benandanti, une recherche sur la société paysanne frioulane du XVIe siècle. L'auteur, grâce à un travail remarquable sur un matériel documentaire ostentatoire relatif aux procès des tribunaux de l'Inquisition, a reconstitué le système complexe de croyances répandu jusqu'à une époque relativement récente dans le monde paysan du nord de l'Italie et d'autres pays, de l'époque germanique région, Europe centrale.

Selon Ginzburg, les croyances concernant la compagnie des benandanti et leurs combats rituels contre les sorcières et les sorciers les jeudis soirs des quatre tempora (samain, Imbolc, Ceinture, Lughnasad), devaient être interprétés comme une évolution naturelle, qui s'est opérée loin des centres-villes et de l'influence des diverses Églises chrétiennes, d'un ancien culte agraire aux caractéristiques chamaniques, répandu dans toute l'Europe depuis l'âge archaïque, avant la diffusion de la religion juive - chrétienne. L'analyse de Ginzburg de l'interprétation proposée à l'époque par les inquisiteurs est également d'un intérêt considérable, qui, souvent déplacés par ce qu'ils ont entendu lors de l'interrogatoire par les accusés benandanti, se sont le plus souvent limités à assimiler l'expérience complexe de ces derniers aux pratiques infâmes de la sorcellerie. . Bien qu'au fil des siècles les contes des benandanti soient devenus de plus en plus similaires à ceux concernant le sabbat de sorcellerie, l'auteur a noté que cette concordance n'était pas absolue :

"Si, en effet, les sorcières et sorciers qui se réunissent le jeudi soir pour se livrer à des "sauts", "fun", "mariages" et banquets, évoquent immédiatement l'image du sabb - ce sabbat que les démonologues avaient méticuleusement décrit et codifiés, et les inquisiteurs persécutés au moins depuis le milieu du XVe siècle - existent pourtant, parmi les rassemblements décrits par Benandanti et l'image traditionnelle et vulgaire du sabbat diabolique, différences évidentes. Dans ces cPartout, apparemment, on ne rend pas hommage au diable (en présence duquel, d'ailleurs, il n'en est pas fait mention), on n'abjure pas la foi, on ne foule pas la croix, on ne reproche pas aux sacrements. Au centre d'eux se déroule un sombre rituel : des sorcières et des sorciers armés de roseaux de sorgho qui jonglent et se battent avec Benandanti muni de branches de fenouil. Qui sont ils Benandanti? D'un côté, ils prétendent s'opposer aux sorciers et sorcières, entraver leurs desseins maléfiques, soigner les victimes de leurs maléfices ; d'autre part, à l'instar de leurs adversaires présumés, ils prétendent assister à de mystérieux rassemblements nocturnes, dont ils ne peuvent parler sous peine d'être battus, chevauchant des lièvres, des chats et d'autres animaux. "

—Carlo Ginzbourg, "Benandanti. Sorcellerie et cultes agraires entre les XVIe et XVIIe siècles», p. 7-8